Le homejacking, un cambriolage particulier

22 novembre 2024
22 novembre 2024 Chlowebmaster

En novembre 2024, la Cour d’Assises de Paris a condamné 3 accusés à des peines allant de 6 à 10 ans de réclusion criminelle pour avoir commis un « homejacking » en décembre 2021 dans un appartement parisien.

Dans cette affaire, le cabinet assistait les parties civiles notamment la fille des propriétaires de l’appartement, eux-mêmes absents au moment des faits, les deux enfants de celle-ci âgés de 3 ans, et la femme de ménage qui se trouvait également sur place.

Les victimes sont restées séquestrées et violentées presque une heure sous la menace de deux armes. Le butin a été dérisoire puisque les propriétaires étaient des fonctionnaires à la retraite. Les agresseurs avaient été mal renseignés ou s’étaient peut-être trompés d’adresse…

Cette infraction, en forte augmentation ces dernières années, mérite une attention particulière en raison de ses spécificités et du stress post-traumatiques majeur infligé aux victimes.

Le homejacking est une forme particulière de vol avec effraction où les auteurs s’introduisent dans un domicile, souvent de nuit, en présence des occupants, afin de les contraindre à leur remettre ou révéler l’emplacement de biens de valeur, comme de l’argent ou des objets précieux. Contrairement au cambriolage classique, qui peut avoir lieu en l’absence des victimes, le homejacking implique des menaces, voire des violences, pour parvenir à ses fins.

Ce type d’infraction est sévèrement puni, car il combine des éléments de violation de domicile, de vol aggravé et, potentiellement, de violence ou séquestration : la peine encourue du vol aggravé dans un domicile habité peut aller jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle, voire plus si des circonstances aggravantes comme l’usage d’arme ou des violences graves sont caractérisées (articles 311-4 et suivants du code pénal).

Le film « je verrai toujours vos visages » de Jeanne Herry, permet d‘appréhender le vécu des victimes de homejacking au moment des faits et le retentissement psychologique à long terme de ces violences. Le “témoignage“ dans un groupe de parole d’auteurs de ce type de faits, sur la manière dont ils agissent et se comportent au moment des faits est également éclarant notamment sur l’absence d’intention de représaille et leur propre peur au moment de la réalisation de l‘infraction.

Malheureusement, 4 ans après les faits, toujours lourdement traumatisées, mes clients ne sont pas encore pas en état psychologique de regarder ce film.

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