Il y a 1 an, le 12 janvier 2019, le quartier de la rue de Trévise était victime d’une explosion.
Ce ne sont pas seulement des immeubles qui ont été touchés. Ce sont aussi des êtres humains, tués, blessés physiquement ou psychologiquement.
Car oui, l’explosion matérielle a également été une explosion physique. Ces habitants, qui se trouvaient chez eux, dans leur sommeil ou à peine réveillés, se voyaient en sécurité. Car où peut-on se sentir plus en sécurité que chez soi ? On a toujours l’idée que quand on ferme la porte de chez soi, on est en sécurité.
Et pourtant, aujourd’hui, depuis le 12 janvier 2019, des centaines de personnes ont peur ; peur au quotidien, peur d’une nouvelle explosion, peur de dormir et même dans leur sommeil, elles revivent les scènes de guerre vécues dans leur cauchemars ou pendant de longues nuits d’insomnies.
Car ce qu’ont vécus les habitants du quartier de la rue de Trévise a été une véritable scène de guerre : l’explosion assourdissante, le retentissement strident des alarmes d’appartements ou des sirènes, les blessés, le sang, le feu, la destruction des immeubles soufflés, les voitures renversées, le verre, la poussière…
Pendant plusieurs secondes, minutes, heures, qui ont paru interminables, les habitants n’ont pas su, pas compris ce qu’il se passait.
Ils ont eu peur d’un attentat, d’une attaque terroriste. Si cette hypothèse a été rapidement écartée, ce n’est pas pour autant plus rassurant. Car, comme disent certains, au contraire, il existe une peur latente, permanente, d’un nouveau drame.
Les victimes du quartier de la rue de Trévise doivent se reconstruire avec cette angoisse. Leur retentissement psychologique est pour beaucoup trop sévère. Certains ont été examinés par des experts qui ont constatés un stress post-traumatique, équivalent aux victimes d’attentats.
Aujourd’hui encore, la moindre situation anodine rappelant ce jour réveille ce traumatisme violent.
Il est temps maintenant pour les victimes de la rue de Trévise de reconstruire leur appartement et de SE reconstruire physiquement et psychologiquement pour apprendre à vivre avec ce drame.